Les aventures de Marc Richemont !

LE JOURNAL D’UN AMATEUR
Pro-Am de l’Afrique du Sud 2021
Philippe Heuzé

Samedi 18 avril 2020,
Lors des jours d’avant, on consommait les voyages et le temps …
On se projetait dans le prochain voyage sans profiter de l’actuel …
On oubliait trop vite …
Lors des jours d’après, on se préparera, on se projettera et on se réjouira de la perspective d’un voyage …
On savourera chaque instant et on ouvrira encore plus les yeux sur le monde … On cherchera à revivre avec intensité les souvenirs d’un voyage passé …
Préface :
Alors que le monde est à l’arrêt, que nous manquons de projets, de repères, j’ai souhaité présenter le programme du Pro-Am de l’Afrique du Sud sous la forme d’un « journal d’anticipation » qui reprend le programme et les dates exactes de cet événement que vous êtes tellement nombreux à attendre avec impatience et gourmandise.
En lisant les pages de ce « voyage virtuel », j’espère que vous parviendrez à oublier la lourdeur de notre quotidien actuel, à vous projeter et à vous détendre en rêvant de vivre cette 18ème édition que nous vous promettons exceptionnelle et pleine de rêve et d’évasion.
Si le concept vous séduit, que vous avez passé un moment agréable avec ce « Journal d’un Amateur », n’hésitez pas à formuler vos avis et commentaires, à relayer l’information, à partager le livret auprès de vos amis et sur vos réseaux ; la viralité mérite d’être mesurée, c’est malheureusement tendance …

• Toutes les dates, ainsi que le contenu du programme, des golfs, des hôtels sont conformes à la réalité qui sera traduite dans une traditionnelle brochure de vente.

Introduction :

Nous sommes le 15 février 2021 et l’équipe de sauveurs du monde de l’institut Pasteur commercialise depuis deux mois ce vaccin temps attendu pour protéger l’humanité de ce corona virus qui a changé notre monde depuis ce mois de mars 2020.
La petite piqure essentielle semble faire ses preuves et une fois protégé je reçois telle une délivrance un tampon sur mon carnet de vaccination, ce sésame qui m’ouvre à nouveau les portes du monde.
Air France a été sauvée par l’état providence et le 380 à destination de Johannesburg quitte enfin son hangar de Châteauroux pour s’envoler de nouveau vers des destinations plus nobles et plus en affinité avec la classe de ce géant des airs.
Je m’appelle Marc Richemont et je rêvais depuis des années de participer à ce Pro- Am de l’Afrique du Sud dont j’avais si souvent entendu parler ; ce rendez-vous emblématique des « années d’avant » !
Certes la crise économique nous plonge dans une précarité et une angoisse bien présente, mais qu’importe, je me lance et valide mon inscription à cette édition 2021 qui devrait avoir une saveur toute particulière.
Et puis, j’ai tellement économisé pendant des mois sur mon budget restaurants, week-ends, shopping et sorties que je m’autorise cette petite folie.
Je ne connais pas les participants et suis seul, mais un ami de la Martinique m’a dit que l’accueil des « habitués » était chaleureux et que l’intégration au groupe était naturelle, amicale et bienveillante.
Je le crois et rêve de cette évasion et de cette liberté retrouvée qui nous a tous énormément manqué lors de cette année 2020 si particulière.
Je profiterai au maximum de l’instant présent et célèbrerai la victoire sur cette pandémie qui nous a tous touché ; nous avons perdu des proches, des idoles de notre jeunesse et me décide à vivre pour le meilleur sans la crainte du lendemain.
Les voyages, les relations humaines et le golf me sont essentiels et je suis en confiance avec les organisateurs qui (me dit-on), font tout pour assurer le bien-être, le bonheur et la sécurité des participants.
Cet évènement, né en 2003 semble être leur porte-drapeau et je crois que c’est une véritable « Love Story » qui unit le créateur de ce Pro-Am de l’Afrique du Sud avec le pays de Madiba et la Nation Arc en Ciel.

Moi qui ne suis jamais allé découvrir ce grand pays dont je rêvais depuis des années, je m’y prépare ; j’écoute Johnny Clegg, je regarde ces merveilleux films que sont « Cry Freedom » et « Invictus » et je lis « A long walk to Freedom » de Nelson Mandela.
Dimanche 21 Février 2021 :
Le départ approche et je profite du week-end pour finaliser ma valise ; j’avoue être en proie à de sérieuses difficultés à me projeter dans les 30° de l’été austral alors qu’une vague de froid polaire envahit la France ; et puis, mes automatismes de voyageur se sont estompés, moi qui n’ai pas repris les airs depuis bientôt une année à 100% hexagonale.
Le confinement m’ayant permis de retrouver la ligne au prix d’efforts physiques et alimentaires quotidiens, j’essaye certains bermudas qui sont désormais trop amples mais mes chemises, autrefois trop « ajustées » tombent parfaitement ; je découvre avec plaisir que je peux m’autoriser à choisir des coupes « slim » !
Enfin un effet positif à cette sale période.
Pour cette édition 2021 du Pro-Am de l’Afrique du Sud, les organisateurs ont précisé qu’il était nécessaire de prévoir des tenues élégantes pour les 4 soirées à bord du Rovos Rail, cet « Orient-Express » Sud-Africain qu’ils ont entièrement privatisé pour nous faire découvrir le pays à un rythme intemporel propice à la rêverie et à la contemplation.
C’est une expérience unique et un savant mélange de raffinement et d’authenticité qui m’attend lors de cette invitation au voyage.
Lundi 22 Février :
Ma valise est bouclée, je réserve Ector Parking et vérifie que j’ai bien prévu mes jouets numériques, mes chargeurs, mon appareil photo, mes jumelles, ce porte-mine que j’aime tant, mon bloc Moleskine, mon passeport et, mon carnet de vaccination !
Mardi 23 Février :
17H, il fait froid, la neige menace de rendre la route difficile et j’empreinte l’A 10 pour
rejoindre Paris CDG Terminal 2E !
Vers 20H, le voiturier d’Ector m’attend devant le Terminal, je lui confie mon vieux break Volvo et m’engouffre dans la chaleur de l’aéroport, pratiquement désert en ce début de soirée.
Enregistrement effectué, je passe l’immigration et ne peux plus reculer !

J’y suis et l’aventure démarre.
Dans l’un des quelques restaurants qui ont survécu à la crise, j’identifie quelques golfeurs et présume qu’il s’agit de mes futurs compagnons de voyage. Visiblement ils sont nombreux à se connaitre et la si désagréable distanciation humaine n’est plus qu’un mauvais souvenir au vu des embrassades sont je suis le spectateur.
Je me hasarde à la rencontre d’un groupe de jeunes golfeurs attablés devant plusieurs bières et me présente ; de suite je suis accueilli et on me présente Emilien qui sera mon Pro pendant les jours à venir.
Nous embarquons vers 23H dans l’Airbus d’Air France, l’équipage est accueillant et semble tellement heureux d’opérer dans un vol complet après toutes ces heures de vol sacrifiées depuis des mois.
Le mastodonte décolle avec onctuosité et met le cap vers le sud pour survoler le continent sauvage tout au long de la nuit d’encre.
Je m’assoupis et je savoure déjà ce voyage dont j’avais tellement rêvé.
Mercredi 24 Février : Johannesburg
11H25, nous nous posons sur l’aéroport O.R Tambo de la mégalopole sud-africaine.
L’immigration est relativement rapide et le contrôle sanitaire consciencieux.
Je suis impressionné par le modernisme et l’espace du Terminal International ; ayant récupéré valise et sac de golf, je sors pour la première fois sur le sol sud-africain et suis accueilli avec les 60 participants par les sourires d’une jolie blonde sud-africaine et de son mari aux cheveux d’argent.
Par plus de 30° sur le parking, nous nous rafraichissons à bord des cars flambants neufs et rejoignons les artères à 4 voies qui desservent « Joburg » et ses 11 millions d’habitants.
Après une petite heure de trajet, nous arrivons à Sandton, la ville moderne et résidentielle construite à la fin de l’apartheid ; c’est là, sur le Mandela Square que trône majestueusement l’hôtel Michelangelo, première étape de ce Pro-Am de l’Afrique du Sud 2021.
Immédiatement je perçois le haut standing de l’établissement qui est membre du prestigieux label « The Leading Hôtels of the World » ; un gage de qualité de confort et de service.

A la sortie du car, un chasseur très élégant avec son haut de forme et son grand manteau jaune paille nous accueille d’un grand sourire à la perception décuplée par sa dentition d’un blanc étincelant.
L’enregistrement et mon installation dans ma chambre du 6ème étage se font rapidement et j’ai rendez-vous à 14H30 avec mon Pro et mes partenaires sur le Mandela Square au pied de l’hôtel ; nous rêvons de cet excellent T Bone du « Butcher Shop & Grill » dont j’ai lu tellement de commentaires flatteurs sur Tripadvisor.
Emilien me présente Thomas et Félix et nous faisons connaissance lors de ce succulent repas de carnivores agrémenté de plusieurs verres d’un puissant Shiraz de la région du Cap.
Ce séjour s’annonce bien et, l’esprit joyeux et légèrement embrumé par la chaleur et le jus de raisin, nous nous autorisons une sieste récupératrice avant le cocktail de ce soir !
Dès lors, tout déroule comme dans le carnet de voyage, la sympathie des participants en plus ; la présentation des équipes me permet d’identifier les joueurs de la liste et de lier connaissance lors du dîner Italien au restaurant Piccolo Mondo de l’hôtel.
Ce soir la soirée ne s’éternise pas, car demain nous jouons notre première partie à 09H34 ; cette précision helvète étant essentielle à la bonne organisation !
Jeudi 25 Février : Partie d’entraînement
Après le copieux petit déjeuner, nous embarquons dans le car qui nous conduit sur un parcours moderne, le « Serengeti Golf and Wild Life Estate ».
Très moderne, ce parcours dessiné par Jack Nicklaus a ouvert en 2009 ; le prestigieux designer lui a donné un esprit de links agrémenté de nombreux obstacles d’eau ; une réussite qui a valu à ce parcours de championnat d’être l’hôte des South African Open de 2011 et 2012.
Moi qui n’avais jamais participé à un Pro-Am je bave devant le rythme du swing de mon Pro qui me donne quelques conseils essentiels pour me remettre dans la balle !
Après 9 trous, c’est une collation bien agréable qui nous est offerte au half-way house, dans la pure tradition du golf en Afrique de l’Est et Australe ; aujourd’hui, malgré la chaleur, je me délecte de ces lasagnes avant de repartir à l’assaut des 9 derniers trous avec mes compères.
De retour à l’hôtel nous nous donnons rendez-vous et décidons d’aller dîner sur la place dans l’un des nombreux restaurants qui nous tendent les bras.

Demain nous attaquons le 1er tour du Pro-Am à Glendower ; il parait que c’est un monstre ce parcours !
Vendredi 26 Février : Tour 1
En pénétrant dans l’enceinte de Glendower, je ressens la solennité de ce club privé de la première heure ; c’est chic, c’est soigné, les fairways semblent immaculés et la flore est luxuriante.
Aujourd’hui nous jouons encore en voiturette mais des cadets nous accompagnent. Leurs visages sont tous charismatiques, les plus vieux ont connu la douleur des heures sombres tandis que les plus jeunes font des swings d’essai prometteurs avec nos clubs qui les font rêver.
J’ai adoré ce parcours, il est long, il est difficile mais tellement beau que je me satisfais de mes quelques pars et de mon birdie du jour ; bien que la compétition ne soit pas notre motivation principale, nous sommes fiers de ramener une carte de – 11 en net, bien aidés en cela par les 5 birdies du Pro !
Ce soir c’est au club-house que nous dînons ; dans la pure tradition sud-africaine c’est un « braai », le barbecue local, que Cindy a coordonné avec le club.
C’est un véritable moment de convivialité et d’échanges avec les autres équipes et nous salivons tous à l’idée d’embarquer dès demain pour cette aventure hors du commun à bord du Rovos Rail.
Samedi 27 Février : A bord du Rovos Rail
Cette matinée libre qui se profile me donne l’occasion de faire un peu de shopping dans la superbe galerie commerciale qui jouxte le Michelangelo et le Mandela Square ; je suis impressionné par l’abondance de luxueuses boutiques des plus grandes marques, mais suis plus naturellement attiré par les produits sud-africains que je découvre.
Cape Union Mart est une enseigne parfaite pour acheter chemises, pantalons Chino et autres vêtements de Safari ; les chemises « Presidential » me font de l’œil avec leurs couleurs et motifs chatoyants tandis que la galerie du musée dédié à Nelson Mandela clôture idéalement cette matinée « sans contraintes » !
A 14H00, les bagages descendus par les porteurs de l’hôtel, nous embarquons tous pour la capitale du pays, Pretoria. C’est là, à une cinquantaine de kilomètres que nous serons reçus à la gare dédiée uniquement au Rovos Rail.
A partir de l’instant où nous pénétrons dans la gare du Rovos, c’est vers une autre époque que nous nous évadons !

Un retour vers le passé faste et luxueux des années 30 nous attend ; les bâtiments de briques rouges, les boiseries chaleureuses de la salle d’attente et les 15 voies parallèles sur lesquelles sont exposées voitures et locomotives à vapeur ne font que confirmer cette première impression.
Un thé nous est offert au musée avant que nous ne soyons guidés vers la voie n°1 par l’équipage habillé de costumes « British Racing Green ».
Dès lors, c’est un enchaînement magique qui se produit ; nous nous laissons porter, nous prenons possession de nos suites où l’acajou des boiseries, la douceur des tons mordorés et l’attention portée au moindre détail contribuent à cette expérience inoubliable qui se profile dans ce monde d’excellence qui a valu au Rovos Rail le titre de train le plus luxueux au monde.
Vers 16H30, lorsque le train s’ébranle et que la locomotive à vapeur siffle en quittant la gare, c’est un grand moment d’émotion qui envahit chaque participant ; on se croirait revenu à l’époque où le Normandie quittait le port du Havre.
J’explore désormais le train et découvre la voiture bar, le club dédié aux fumeurs, le restaurant et, en queue de train, la voiture d’observation qui laisse derrière elle les plus belles vues sur les territoires de l’Afrique du Sud.
Vers 19H30, en blazer et pantalon clair, je retrouve mes nouveaux amis à la voiture restaurant où un dîner d’étoilé nous est servi.
Concocté par le chef, le repas succulent est réalisé à bord par toute la brigade qui met en scène les plus beaux produits du terroir pour ravir le palais des plus fins gourmets.
Tandis que le train poursuit sa route vers Belfast (une petite ville de la province de Mpumalanga), je rejoins ma suite et trouve immédiatement le sommeil bercé par les bruits de roulement du Rovos.
Dimanche 28 Février : Tour 2
Dès l’aube, le petit déjeuner est servi à la voiture restaurant ; œufs au bacon, œufs Bénédicte, fruits frais, pancakes et autres viennoiseries accompagnées de confiture maison sont proposés.
La nature défile sous mes yeux tandis que nous nous rapprochons des territoires proches du Kruger National Park.
A notre approche de la gare de Belfast, le sifflet retentit et nous nous préparons à vivre une autre belle journée de golf à Highland Gate, ce parcours dessiné en pleine nature par Ernie Els.

Les sacs de golf sont pris en charge par l’équipe du Rovos et nous embarquons très rapidement à bord de cars qui nous conduiront à ce nouveau complexe dédié au golf et à la pêche à la truite.
Après 40 kilomètres d’une route panoramique de toute beauté nous arrivons à Highland Gate et nous nous préparons pour le second tour du Pro-Am.
L’entretien est manucuré, les vues sur les collines environnantes de toute beauté et les fairways qui serpentent parmi obstacles d’eau et forêt de pins sont tout simplement merveilleux.
La partie est un pur bonheur, malgré une température en hausse par rapport à la région de Johannesburg.
Après la partie nous rendons notre carte de score à la responsable de la gestion sportive du Pro-Am, profitons de la vue pour siroter une bière bien fraîche avant de déjeuner tous ensemble au club-house.
A 16H00, nous rejoignons notre palace roulant et poursuivons notre « itinéraire de golfeurs gâtés » en direction de Malelane, au sud du Kruger Park.
L’apéritif au bar, la détente sur la terrasse de la voiture de queue et le dîner rythment cette fin de belle journée d’été dans cette nature somptueuse.
Lundi 1er Mars : Tour 3
Dès que le car quitte l’environnement de la gare de Malelane, nous franchissons la Crocodile River et approchons très rapidement de ce monument du golf mondial qu’est Leopard Creek !
Complètement privé, le golf du milliardaire sud-africain Johann Rupert ouvre ses portes aux « pensionnaires » du Rovos Rail et je vais enfin découvrir ce domaine d’exception qui accueille chaque année l’élite mondiale lors du Dunhill Championship.
Ici, les immenses chaumières qui bordent les fairways du 15 et du 16 sont possédées par nombre de personnalités, telles que Gary Player, Jack Nicklaus, Ernie Els et Whoopi Goldberg, parmi d’autres personnalités du sport, des affaires, du show- business.
Au départ du 1, mon driver tremble, comme lors de cette partie du vendredi 13 novembre 2005 à St Andrews !
Au 2 des girafes traversent le fairway avec nonchalance ; pas de doute, c’est l’Afrique, la vraie, pure et dure à la fois.

Je vis un rêve sur ce parcours, et après la magnifique collation servie sur une petite terrasse du club-house de chaume, la découverte se poursuit et nous alternons bons et mauvais coups dans ce paradis Africain.
Au 14, alors que nous longeons la fameuse Crocodile River, nous sommes déconcentrés par des hippos qui jouent dans leur élément naturel ; c’est nettement mieux que les avions qui décollent de Toussus lors d’une partie au National !
Cette journée qui sera chargée de souvenirs dans ma vie de golftrotter !
Le soir, lors de notre élégant dîner à bord du train, les commentaires sur les bons et mauvais coups laissent place (et heureusement !) aux avis sur l’esthétique du parcours, à son dessin, à la vitesse stratosphérique des greens; moi, le « découvreur », je m’aperçois de la connaissance du monde golfique de certains, et je bois leurs paroles ; regrettant tout simplement de ne pas encore avoir joué au Japon, à Hawaii ou en Nouvelle-Zélande !
Tranquillement, en fin de journée, nous reprenons la route en direction du Swaziland …demain matin, il ne faut simplement pas oublier le passeport dans la suite pour ce 4ème tour !
Mardi 2 Mars : Tour 4
Ce matin nous arrivons à Eswatini, la capitale du Royaume du Swaziland, cette monarchie située entre l’Afrique du Sud et le Mozambique.
C’est une nouvelle découverte qui nous attend tout au long des 1H30 de transport jusqu’au Royal Swazi Sun.
Le golf, niché entre les montagnes Lugugo à l’est et les montagnes d’Mdzimba à l’ouest est au cœur de la Ezulwini Valley …autant vous le dire, des noms qui m’étaient totalement inconnus et j’ai hâte de découvrir !
Le train autorise vraiment des découvertes improbables et l’étroitesse de la voix nous fait passer parmi des paysages époustouflants, entre aridité, forêts et grandes étendues de la savane.
Pour la première fois de ma vie, je suis au Swaziland, un pays quasiment inconnu où j’aurais bien imaginé une aventure de Tintin !
Lors de l’apartheid, la chaîne Sun International avait développé des hôtels et casinos dans les territoires indépendants de l’époque ; c’est ainsi que Sun City, Wild Coast, Fish River et le Royal Swazi devinrent les destinations de week-ends préférées des Afrikaners pendant les années 80 (les casinos étant alors interdits en Afrique du Sud).

Le golf étant un sport incontournable en Afrique du Sud, Sol Kerzner, le patron visionnaire de Sun s’entourait alors des meilleurs architectes pour s’assurer la réussite de ces parcours.
Peter Matkovitch est donc en charge du projet et réalise un parcours de championnat aux paysages montagneux.
Ici, évidemment, cela change du luxe un peu formel de Leopard Creek, et la gentillesse de l’accueil, la simplicité et le panorama se chargent de rétablir l’équilibre pour nous assurer une très belle journée pour ce 4ème tour. Au classement nous sommes toujours en bagarre pour la 4ème place avec l’équipe de Marion !
Après la pause délicieuse concoctée par Cindy, nous poursuivons le combat sur les 9 derniers trous encore plus vallonnés sur les contreforts des montagnes.
L’expérience est superbe, l’orage qui menace en fin d’après-midi ajoute à l’authenticité du moment et lorsque je ramènerai à mes copains restés en France des casquettes d’un golf au Swaziland, ils seront sur les fesses ; c’est aussi ça un voyage de golf au bout du monde ; le partage !
En fin de journée, nous rejoignons notre « home sweat home » après avoir découvert des panoramas encore différents éclairés par la lumière dorée de fin de journée ; l’orage s’est éloigné mais il pourrait bien éclater lors de notre nuit à bord …
Avant le traditionnel Gin Tonic avec mes copains à la voiture bar, je m’en vais rêvasser à ma place préférée, sur la terrasse de la voiture de queue.
C’est à ce moment que je tombe amoureux de l’Afrique !
Les odeurs des plantes qui emplissent l’air en mouvement, les bruits des insectes de la savane et ce ciel qui se teinte progressivement de violet pour laisser place à une voute étoilée propre à l’Afrique sont autant d’explosion des sens.
A propos d’explosion des sens, il est l’heure de passer à table et retrouver mes amis Emilien, Felix et Thomas à notre table attitrée.
Ce soir le chef nous régale à nouveau avec un enchainement de carpaccio d’impalas suivi d’un succulent Kingklip (le poisson star en Afrique du Sud).
D’autant plus que l’accord avec ce Chardonnay du domaine Rupert-Rothschild tombe idéalement ; je peux faire confiance à Félix pour le choix des vins, c’est un expert.
Après le bonheur de cet excellent dîner, les classements provisoires sont distribués par Stéphanie qui s’improvise tour à tour hôtesse, directrice sportive et coordinatrice de la logistique ; un sacré dynamisme !

Histoire de fêter notre avance sur Marion, Yves, Dominique et Catherine, nous leur lançons le défi de la voiture bar …
L’excellent Gin Hendrix permet à James, le chef barman de réaliser le meilleur des Gin Tonic tandis que nous nous rapprochons des éclairs qui illuminent le ciel à une vitesse de croisière de l’ordre de 70 km/heure.
Tenant à profiter de ce spectacle naturel, nous traversons le train et retournons à la terrasse où nous retrouvons les fumeurs du groupe.
Le temps est à la pluie et le Rovos s’enfonce dans ces ténèbres, simplement éclairées des éclairs, eux-mêmes précédés par les grondements graves et inquiétants du tonnerre.
La scène est à la fois dramatique et très romantique …
C’est à ce moment que mon regard croise celui de la belle quinquagénaire Bretonne. Venue seule, tout comme moi, sur une initiative personnelle pour s’intégrer à un groupe !
Nous échangeons quelques mots, parlons de notre expérience commune, de sa belle Bretagne, de musique, de peinture, de la vie quoi !
Ce dialogue accompagné de plusieurs cocktails préparés avec amour par James se poursuit tard dans la nuit, alors que nous nous rapprochons de la prochaine étape, au nord du Kwazulu-Natal.
L’esprit joyeux et légèrement éméché, je rejoins tant bien que mal ma suite et savoure les effluves de ce savant mélange de vieux cuir, de bois et d’Eau Sauvage qui embaume mon repère cosy.
Je sombre immédiatement dans un lourd sommeil réparateur.
Mercredi 3 Mars : En Safari
La matinée à bord est des plus agréable alors que nous traversons ces paysages qui nous entraînent vers le parc national de Hluhluwe (prononcer Chlouchlouwe).
Notre petit déjeuner est servi jusqu’à 10H00, j’en profite et je m’imprègne de la savane qui défile sous mes yeux.
Au fil des heures le Rovos nous fait découvrir un paysage différent, plus vallonné avec ces montagnes ocres tandis que nous rapprochons de l’Océan Indien.
Le climat devient plus humide en pénétrant au pays des Zoulous.

Ce voyage démontre la véracité de la réputation du pays qui est souvent comparé à un monde en un seul pays.
Dès 13H00, c’est à la voiture restaurant que nous nous retrouvons en tenues aux tons kaki et beige adaptées au safari de l’après-midi dans la réserve nationale.
Béatrice m’apparait soudain très élégante dans sa tenue de lin sable qui met en valeur sa peau halée …
Décidemment ce Pro-Am de l’Afrique du Sud me réserve de bien jolies surprises et je la sollicite pour que nos équipes partagent le même Land Rover lors de notre découverte de la faune de Hluhluwe.
Débarqués en pleine nature après le succulent déjeuner, nous embarquons à 14H00 dans les Defender 9 places de safari.
J’ai toujours adoré cette voiture mythique et l’aventure peut commencer, en quête de l’observation des fameux Big 5.
La chance semble m’accompagner lors de ce voyage, manquerait plus qu’un hole in one dans les prochains jours …
Les 960 hectares de la plus ancienne réserve nationale d’Afrique du Sud sont reconnus pour son importante population de Rhinocéros blancs, de Lions, et de Buffles …auront nous la chance de les observer, avec en prime un troupeau d’éléphants et un Léopard au hasard d’un chemin ?
C’est le défi que c’est lancé Lonwabo, notre ranger aidé dans sa mission par Ongama, le pisteur, assis sur le petit siège situé sur l’aile avant gauche du Land.
J’ai déjà fait des safaris au Kenya et en Tanzanie, mais cette fois je découvre des paysages radicalement différents ; la végétation y est plus dense, les espaces moins vastes et clairsemés et beaucoup plus montagneux. C’est de toute beauté et être au cœur de la nature après avoir quitté le luxe colonial du Rovos est un contraste saisissant qui nous émeut tous.
Béatrice est souriante, son charme naturel est décuplé lors de ce retour à la nature ; je suis conquis et j’imagine « conclure », comme dirait un certain Jean-Claude Duce !
En fin d’après-midi, après cette sublime parenthèse « Out of Africa », l’heure est à l’inventaire des animaux rencontrés, aux comparaisons des photographies des uns et des autres, aux partages sur les réseaux sociaux qui nous ramènent en 2021 …
Ce soir, c’est déjà la dernière soirée à bord et nous rejoindrons dès demain matin la ville de Stanger, à une centaine de kilomètres au nord de Durban.

Pour cette dernière soirée, c’est un thème Africain qui a été choisi pour ce dîner où les verres teintent pour célébrer ces moments inoubliables vécus à bord du plus beau train du monde.
Shebeleza, la musique du Pro-Am de l’Afrique du Sud est reprise en cœur, la danse, les rires de toute la caravane du Pro-Am de l’Afrique du Sud 2021 égayent cette merveilleuse soirée qui restera dans la mémoire collective.
Philippe, le créateur du Pro-Am est aux anges et son image de « marchand de souvenirs » est encore plus solidement ancrée à son image.
Jeudi 4 Mars : Tour 5
C’est la dernière fois que nous entendrons le sifflet mythique de la locomotive, alors que nous entrons dans la gare de Stanger.
L’équipage aux petits soins prend en charge nos bagages qui seront transférés à notre prochaine escale, une enveloppe circule pour que chacun puisse remercier le staff, les passagers sont tous en tenue de golf, et, le regard ému, chacun se retourne pour dire au revoir à ce train mythique qui fut tellement fédérateur et créateur de souvenirs indélébiles dans la mémoire collective.
Aujourd’hui l’Océan Indien sera notre toîle de fond lors de ce 5ème tour du Pro-Am sur le très scénique parcours de Prince’s Grant.
Sauvage et accidenté avec cet Océan visuellement présent sur la majorité des trous, nous cherchons à apprivoiser Prince’s Grant, mais c’est un réel challenge, d’autant plus que le vent se joint à la partie …
Ce 4ème tour est important car tout peut basculer avec ces alizés du sud-est qui nous obligent à déplacer la balle plutôt que de la taper …
A ce petit jeu, l’expérience d’Emilien est bénéfique à l’équipe et nous remontons à la troisième place du classement net.
YES, nous sommes définitivement devant Marion et ses partenaires !
Je repense à l’ensemble des parcours que j’ai découvert depuis le début du Pro-Am et me sens incapable d’établir un classement de mes préférences ; tous sont différents et c’est ce qui fait toute la valeur de la sélection des organisateurs.
Après la partie, nous profitons de la vue plongeante vers l’océan depuis la terrasse du club-house de bois blanc et je retrouve Béatrice qui sort des vestiaires dames, radieuse dans son jean délavé et sa chemise blanche.

La soirée de ce soir étant libre, je me lance et m’apprête à abandonner mes partenaires pour proposer un tête-à-tête à Béatrice …
Mes amis comprennent et m’encouragent !
Le car met le cap au sud, sur la N2 pour nous conduire à Umhlanga (prononcer Oumchlanga) où nous sommes censés séjourner dans l’un des plus beaux hôtels au monde, selon Caco qui m’en a parlé à bord du train.
Après une petite heure, nous découvrons un environnement aux antipodes du bush ; ici les Porsche et Ferrari ont remplacé les Lands, les couleurs flashy des tenues des surfeurs contrastent avec les tons camouflage des rangers …
En pénétrant dans la cour intérieure de « The Oyster Box Hôtel », nous sommes accueillis par Skabenga, le gros matou mascotte de cet hôtel en rouge et blanc, qui lui aussi est différent des félins de Hluhluwe !
Le damier du sol de l’entrée, la déco qui rappelle l’époque du Raffles de Singapour, le style et la classe du personnel nous font pénétrer dans un monde différent, mais équivalent et idéalement complémentaire à celui du Rovos.
Ces deux dernières journées me marqueront à vie et la changeront peut-être …
Les chambres concilient confort moderne et charme d’antan et le fracassement des puissants rouleaux de l’Océan Indien sur les rochers sont propices à la rêverie lors des deux dernières journées de ce Pro-Am de l’Afrique du Sud.
Cet événement s’est déroulé à une vitesse comparable à celle des vagues qui déferlent à mes pieds.
Je pense à ma soirée lorsque que Béatrice me confirme notre rendez-vous à 20H au bar de l’Oyster Box par ce SMS tant attendu …
L’atmosphère élégante du Lighthouse Bar me séduit, la vue sur le phare rouge et blanc, en harmonie avec le reste de l’hôtel, est idéale pour cette rencontre privée avec celle qui m’a fait vibrer lors de ces journées à bord de l’Orient Express d’Afrique du Sud.
Demain nous disputerons la finale du Pro-Am au fameux Durban Country Club et je viens d’apprendre que nous prendrons le départ à 10H34, en plein cagnard …
J’ai effectué une reconnaissance du parcours avant mon départ de France sur Internet et je connais tout de ce parcours classique aux pièges si nombreux pour qu’une carte de score de rêve puisse se transformer en chemin de croix !

Nous nous rafraîchissons d’un bon verre de Chardonnay et il est temps de faire quelques pas sur le front de mer pour nous retrouver assis autour de cette table ronde du « Lord Prawn Fish and Grill ».
C’est Cindy qui m’a recommandé cette adresse pour une soirée romantique en compagnie de ma belle …
La fin de soirée restera évidemment totalement secrète.
Vendredi 6 Mars : Dernier tour
09H00, repus par le somptueux buffet du petit-déjeuner de l’Oyster Box, je grimpe à bord de notre car qui nous emmène au fameux Durban Country Club où nous disputons le dernier tour du Pro-Am.
La chaleur et l’humidité ambiante sont dures pour mon corps fatigué, mais l’atmosphère du club me donne des nerfs de winner et je fais équipe avec Joe mon caddy du jour.
J’ai de la chance, il a une expérience incroyable et me fait immédiatement penser à Bagger Vance, le caddy de Rannulph Junuh lors de son match historique contre Bobby Jones et Walter Hagen.
Il me donne les clefs du swing authentique et je fais la partie de ma vie au Durban Country Club !
8 pars, 3 birdies mais toujours pas de hole in one ! Est-ce le caddy ou Béatrice qui m’ont donné des ailes ?
A moins que ce ne soit tout simplement le bonheur cumulé de ces 10 journées à vivre pleinement l’instant présent lors de ce Pro-Am de l’Afrique du Sud 2021 !
Pour la dernière soirée, nous sommes tous conviés au Grill Room de l’Oyster Box ; les tables de 8 nous permettent d’être réunis à 2 équipes, et, devinez qui se trouve à mes côtés ?
Béatrice !
Cette love story avec un événement et une belle me fait changer mes plans, et je modifie mon retour avec l’aide des organisateurs. Nous nous joindrons à cette extension à Cape Town, auréolée par une journée entre «bikers» pour aller découvrir la péninsule du Cap en Harley-Davidson …mais ça c’est une autre histoire et je savoure cette dernière soirée à l’Oyster Box !

Pour l’heure, c’est la remise des prix et le moment d’émotion avec les mots de Philippe qui dédie ce Pro-Am à Liliana Salomone, la Directrice de l’Office du Tourisme Sud-Africain en France, qui a disparu soudainement lors d’une sale journée de mars 2020.
C’est grâce à l’énergie de cette femme, amoureuse de son pays, qu’est né cet événement en 2003 et qu’en 2021, il est parvenu à traverser toutes les crises afin de s’installer et perdurer longtemps dans le paysage des amoureux de la petite balle blanche.
Comme beaucoup d’autres qui me liront, je suis conquis à ce rendez-vous que j’inscrirai désormais sur mon calendrier au même titre que Noël ou l’anniversaire de ma belle !
Bonne partie à tous et à très vite en Afrique du Sud.
LE JOURNAL D’UN AMATEUR

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